Questions à… Martine Jammet

Martine Jammet, chef d’entreprise et vice-présidente de la Chambre de commerce et d’industrie de la Vienne, est administratrice du fonds Aliénor. Elle répond à nos questions :

 

Madame Jammet, quel a été votre parcours ?

Originaire de L’Isle-Jourdain (86), j’ai intégré l’Ecole supérieure de tourisme après un cursus à la faculté des langues à l’Institut catholique de Paris. J’ai ensuite ouvert une agence de voyage à Limoges.

J’ai intégré, quelques années plus tard, l’école de vente chez Rothschild et j’ai ensuite travaillé pour le groupe notamment dans la division placements financiers. Puis, j’ai ouvert une société de bijoux fantaisie pour les comités d’entreprises à Limoges.

Ensuite ayant créé un réseau à l’international, j’ai été consultante à la Chambre de commerce de Limoges pour aider les entreprises à exporter, ce qui m’a permis de trouver des partenaires notamment aux Etats-Unis, au Canada, à Hong Kong et au Japon. A cette époque, j’ai été amenée à beaucoup voyager, à organiser des missions à l’export afin d’aider ces entreprises du Limousin-Poitou –Charentes à se développer à l’international. Par mes réseaux, j’ai pu aussi développer une activité de vente d’entreprises.

Après ma maladie, j’ai pris en charge une filiale familiale, « une société de commissionnaires de transports » basée à Lyon que j’ai développée. J’ai créé une société de commissionnaires de transports en Italie, pour une activité d’exportation dans tous les pays européens avec des partenaires dans les pays de l’Est. Je suis toujours présidente de ma holding et désormais vice-présidente de la Chambre de commerce et d’industrie de la Vienne, également juge au tribunal de commerce de Poitiers.

Depuis l’an dernier, j’ai le grand plaisir d’être administratrice du fonds Aliénor-CHU de Poitiers.

Je suis également membre de la fondation de l’Orchestre des champs-Elysées.

Je l’avoue, j’ai eu un parcours professionnel très atypique !

 

Vous êtes aujourd’hui vice-présidente de la Chambre de commerce et d’industrie de la Vienne. Quel est votre rôle, vos missions et votre engagement dans cette fonction ?

Ma principale mission, la plus importante, au sein de la Chambre de commerce et d’industrie de la Vienne est la défense du projet autoroutier Poitiers-Limoges. Avant que la chambre de commerce et d’industrie ne puisse plus participer financièrement, j’avais également pour mission le développement de l’aéroport.

Le reste de mon temps est consacré aux conseils et au soutien aux entreprises dans leur gestion commerciale et marketing en collaboration avec les équipes de la CCI.

 

Quelle est la signification de votre engagement sur le plan de la solidarité au sein de la CCI et auprès des entreprises que vous côtoyez ?

Particulièrement en ce moment (NDLR : cette interview a été réalisée pendant la période de confinement liée au COVID 19), la Chambre de commerce et d’industrie de la Vienne a une mission de solidarité envers les entreprises. Elle conserve bien sûr un service minimum. La majorité des salariés sont en télétravail. La solidarité est primordiale au sein de la CCI qui doit avoir un rôle de soutien et d’aide aux entreprises, d’autant plus dans ce contexte si difficile. Une cellule de crise a été créée.

Nous avons un rôle de communication, de guide aux démarches, notamment aux vues des différents décrets et lois qui paraissent à un rythme quasi journalier dans le cadre de cette crise sanitaire.

 

Parallèlement, au sein du tribunal de commerce, nous allons fonder une association APESA dans la Vienne. APESA est une association nationale pour aider les chefs d’entreprise en détresse psychologique avec un réseau de professionnels pour les aider et les orienter vers des psychologues.

La première réunion APESA Vienne devait avoir lieu en avril, mais compte tenu de la situation, la réunion a été reportée en juin pour une mise en place, je l’espère, en septembre 2020.

 

Vous êtes depuis peu administratrice du fonds Aliénor. Comment est né cet attachement pour ce fonds qui soutient la recherche médicale au CHU de Poitiers ?

Mon attachement est purement personnel. J’ai été confrontée à la maladie et j’ai été soignée au CHU de Poitiers par le professeur François Guilhot-Gaudefroy (NDLR : ancien chef de service d’oncologie hématologique et thérapie cellulaire du CHU de Poitiers). Pendant deux ans de séjours à l’hôpital, j’ai pu apprécier les qualités humaines et professionnelles des personnes travaillant au CHU, les agents d’entretien, aide- soignants, infirmiers, médecins et professeurs.

 

Je n’ai qu’une chose à dire : « Quand on reçoit, il faut donner » !

 

Lorsque Stéphan Maret, trésorier du fonds Aliénor, m’a proposé d’intégrer ce fonds de dotation, je n’ai pas hésité une seconde. C’était pour moi évident.

Mon engagement a été très spontané. Il fait partie de mes convictions les plus profondes. Il faut aider les chercheurs à trouver les meilleurs traitements pour soigner les patients, pour avoir un espoir de guérir demain.

Au sein de ce fonds de dotation, vous avez été nommée présidente du comité de campagne. Comment comptez-vous procéder pour faire vivre ce comité de campagne ?

Dans le cadre de mon parcours professionnel et de mes fonctions de vice-présidente de la Chambre de commerce et d’industrie de la Vienne, j’ai de nombreux contacts avec les chefs d’entreprises. Je crois que ces derniers, malgré leurs  difficultés actuelles feront en sorte de nous aider.

Pour faire vivre ce comité de campagne du fonds Aliénor, nous avons envisagé d’organiser des rencontres, en petit comité, entre des entreprises susceptibles d’investir et les chercheurs. Ces derniers présenteront leur projet, autour d’un petit déjeuner de travail par exemple, de petits évènements, pour être au plus près des entrepreneurs.

Les chefs d’entreprises se sentiront alors davantage concernés et sensibles à ces projets de recherche.

 

Avez-vous d’autres projets pour le fonds Aliénor ?

Outre les rencontres avec les entreprises, nous avons pensé à un évènement, dans deux ans, de grande ampleur, une manifestation qui sortira de l’ordinaire, mais je ne peux pas en dire plus pour le moment…. Alors rendez-vous dans deux ans !